Cercle des Sciences
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The Science Delusion


Science Set Free L’article que vous allez lire est basé sur les pensées d’un des scientifiques les plus controversés actuellement, Rupert Sheldrake. Toutes les idées qui vont être évoquées sont reprises dans un de ses livres appelé « Science Set Free in the United States ». A travers cet ouvrage, il décrit les 10 dogmes inavoués et inhérents à la science actuelle et dénonce ceux qui nous empêchent de faire des découvertes plus profondes, donc de mieux comprendre le fonctionnement du monde.


Rupert Sheldrake Avant de commencer, je vais vous faire une petite biographie de ce personnage.
Rupert Sheldrake (né le 28 juin 1942) est un auteur anglais qui, depuis maintenant presque 30 ans, écrit exclusivement sur le principe de résonance morphique (expression qui définit un champ hypothétique qui contiendrait de l’énergie ou de l’information sans être constitué de matière).
Pour ce qui est de ses études, il est diplômé en biochimie au Clare College à Cambridge avec d’excellents résultats, puis se lance dans des études de philosophie et d’histoire à Harvard, pour ensuite finir son doctorat en biochimie à Cambridge.

La majeure partie de son oeuvre se base sur le principe de Science Delusion, qui peut être traduit par, illusion/délire de la science.
Le terme Science Delusion décrit une croyance humaine pour laquelle le monde scientifique comprend le monde qui l’entoure dans les grandes lignes, et qu’il ne reste que les petits détails à définir. Cette croyance est très répandue dans notre société, presque autant que le fait de dire : Je ne crois pas en Dieu, je crois en la Science. Cependant, il existe un conflit dans le monde scientifique entre la science basée sur la raison, les preuves, les hypothèses,... et la science basée sur des pensées, des croyances, sur une vision du monde.
Malheureusement, la vision générale qu’on se fait de la science inhibe l’esprit scientifique de libre penseur alors que celui-ci est le point clé de la méthode scientifique. Depuis la fin du 19e siècle, la science a évolué sous le joug d’un système de croyances et d’une vision mondiale qui touchent plutôt au matérialisme, à un matérialisme philosophique. De nous jours, la science est devenue complètement basée sur cette idée de matérialisme.
Rupert pense que lorsque nous nous échapperons de ce système, la science sera régénérée, renouvelée. C’est pourquoi, il a essayé de transformer les 10 dogmes inhérents à la science en questions, pour voir si avec les bons arguments scientifiques ces questions tiendront toujours.

Tout d’abord, je vais vous énumérer ces 10 dogmes, ensuite vous donner l’avis de notre scientifique par rapport à certains d’entre eux en particulier.

  1. La nature est mécanique, elle agit comme une énorme machine.
    L’univers est une machine, les animaux et les plantes agissent comme des machines, nous sommes des machines. Comme le dit si bien Richard Dawkins : « nous sommes des machines possédant des cerveaux qui sont des petits ordinateurs génétiquement programmés ».
  2. La matière est inconsciente.
    L’univers entier est constitué de matière inconsciente. Les étoiles, planètes, animaux, plantes, … aucune des choses que je viens de citer ne possède de conscience. Si cette théorie était juste, nous ne devrions donc pas en posséder non plus. De ce fait, une grande partie des études philosophiques qui ont été menées sur notre esprit ces dernières années, ont essayé de prouver qu’en fait nous ne sommes pas vraiment conscients.
  3. Les lois qui régissent la nature sont immuables.
    Les lois qui régissent le monde actuel sont les mêmes qu’au temps du big bang et resteront les mêmes à jamais. Pas seulement les lois, mais les constantes qu’on leur attribue doivent l’être aussi. C’est pourquoi elles sont appelées constantes!
  4. La quantité totale de matière dans l’univers et l’énergie totale de l’univers restent toujours les mêmes.
    Elles ne changent pas d’un point de vue quantitatif excepté au moment du big bang où toute cette matière, toute cette énergie ont été créées.
  5. La nature n’a pas de but. Et le processus d’évolution n’a aucun but, aucune direction non plus.
  6. L’hérédité biologique est matérielle. Tout ce dont nous avons hérité se trouve dans nos gênes ou dans des modifications qui suivent la formation de ceux-ci.
  7. La mémoire est stockée dans notre cerveau sous forme de traces matérielles.
    Tout ce dont nous nous souvenons est en quelque sorte dans notre cerveau sous forme de protéines phosphorylées ou de terminaisons nerveuses. Personne ne sait comment ça fonctionne mais néanmoins, la quasi-totalité de la communauté scientifique s’accorde sur le fait que ça doit être un phénomène qui a lieu au niveau du cerveau.
  8. Notre esprit est dans notre tête. Toute notre soi-disant conscience est due à notre activité cérébrale.
  9. Les phénomènes psychiques tels que la télépathie sont impossible. Nos pensées et intentions ne peuvent avoir aucun effet sur une personne ou un objet qui se trouve devant nous car notre esprit est à l’intérieur de notre tête.
  10. La médecine mécaniste est la seule forme de médecine qui fonctionne vraiment. C’est pourquoi les gouvernements ne donnent des fonds que pour des recherches sur ce type de médecine et ignorent les thérapies complémentaires et alternatives.

Voici la vision de la science qu’ont la plupart des personnes éduquées dans le monde. Ce sont les bases du système éducatif, du service de santé national, du conseil de recherche médicale et des gouvernements. Nous pouvons considérer ces dogmes comme avérés, cependant nous pouvons remarquer que devant certains faits scientifiques, les idées reprises par quelques-uns de ces dogmes s’effondrent.

Prenons par exemple le dogme sur les lois de l’univers (3). Cette idée de lois immuables régissant l’univers semble un peu dépassée.

Comment, dans un univers qui évolue, les lois qui ont été créées pour le comprendre n’évolueraient-elles pas avec lui ?

Selon le docteur Sheldrake, les lois de la nature sont métaphoriquement basées sur les lois humaines, et vu que les lois humaines évoluent, celles de la nature devraient suivre ce mouvement. Ce n’est pas le seul point que le docteur défend. Il a en effet développé une idée selon laquelle, dans un univers en constante évolution, il serait préférable de parler « d’habitudes » plutôt que de lois. Il pense que ce sont les régularités, les habitudes de la nature qui évoluent. Ce principe est le principe de base de son hypothèse de résonance morphique.
Selon son hypothèse, tout ce qui existe dans le monde possède une certaine mémoire collective et la résonance apparaît sous des bases de similarités. Exemple : si une jeune girafe grandit dans l’utérus de sa mère, elle entre en résonance morphique avec ses ancêtres girafes. Cette résonance fait ressortir la mémoire collective ce qui fait grandir la girafe comme telle et la fait agir comme elle le devrait.

Chaque espèce possède donc cette mémoire collective, il en va de même pour des matériaux inanimés tels que les cristaux. Si vous formez un nouveau type de cristal, la première fois que vous le fabriquerez, il n’y aura pas d’habitude existante. Par contre si vous reproduisez le processus, il y aura une influence du premier cristal sur le deuxième et tous les autres cristaux qui suivront et donc par résonance morphique, le processus de cristallisation sera plus rapide.
Cette théorie prédit aussi que si on apprend un nouveau tour à un rat à Londres, tous les rats de la même espèce apprendront ce tour plus vite juste parce que le rat de Londres l’aura déjà appris. Et aussi bizarre que cela puisse paraître, il y a des preuves que ce phénomène s’est déjà produit.

Si les lois évoluent, qu’en est-il pour les constantes ?

Les constantes sont-elles réellement constantes ?

Lorsqu’on vous parle de constantes telles que la vitesse de la lumière ou la constante gravitationnelle, vous pensez directement au fait que ces deux constantes sont fondamentales pour la science et qu’elles sont la base d’un grand nombre de théories et mesures faites tout au long de l’histoire.

Lorsque M. Sheldrake s’est posé cette question par rapport à la constance de ces valeurs, il a découvert que la vitesse de la lumière a perdu 20 km/s entre 1928 et 1945 ou on a pu observer une augmentation du même ordre de grandeur. Cependant, en 1972, toutes les commissions intellectuelles à travers le monde ont bloqué cette valeur de la vitesse de la lumière pour ne pas avoir à la changer dans les manuels scolaires et dans les articles scientifiques tous les ans. Nous pouvons donc déduire que la vitesse de la lumière varie toujours, mais que l’humain n’y fait plus attention.

Il en est de même pour la constante gravitationnelle G, celle-ci a varié de plus de 1.3% ces dernières années, elle varie selon l’endroit où vu vous trouvez et selon le moment de la journée auquel la mesure a été prise. Cette variation est, selon le centre mondial de métrologie (centre d’analyse des constantes), due à des erreurs. Rupert ne le voit pas de la sorte.

Et si cette constante variait réellement ?

G est mesurée tous les jours dans différents pays du monde et les valeurs que chaque pays obtiennent diffèrent assez significativement. Chaque pays, après dix ans de mesure, calcule la valeur moyenne de G et ensuite le comité de métrologie se réunit et moyenne toutes les valeurs obtenues dans les différents pays. Mais que se passerait-il si on considérait que la valeur de ce G fluctuait réellement et que nous ne considérions pas ce phénomène comme une erreur de mesure ?

Que se passerait-il si la Terre, pendant son long mouvement à travers son environnement galactique, passait à travers des petits paquets de matière noire ou d’autre facteurs environnementaux ? Est-ce que ça l’altèrerait ? Peut-être qu’ils changent ensemble ?
Que se passerait-il si ces erreurs augmentaient et diminuaient ensemble dans le monde entier ?

Le but de notre auteur est de demander au centre de métrologie de poster les valeurs qu’ils mesurent quotidiennement sur internet (avec la date) et voir si on peut faire certains liens périodiques ou non entre ces valeurs. Mais personne ne le fait, car tout le monde s’accorde à penser que G est une constante et que chercher des changements est inutile. Du coup vous venez de voir un exemple simple d’un cas où une certitude dogmatique empêche d’approfondir les recherches sur un sujet.

Ce n’est pas le seul dogme qui peut être démonté scientifiquement, cependant je pense que cet exemple suffit à vous faire comprendre que la Science ne nous permet de comprendre qu’une infime partie du monde qui nous entoure, et que les idées de M. Sheldrake pourraient nous permettre de faire de nouvelles découvertes scientifiques.
Néanmoins, je pense qu’il faut tout de même rester très critique par rapport aux idées et aux hypothèses qu’il avance ; car, bien que son raisonnement semble cohérent, il décrit les choses au lieu de chercher à les expliquer. Son phénomène de résonnance morphique décrit un phénomène plutôt psychique que scientifique, même si ses idées peuvent être correctes il nous parle à travers son ouvrage d’un phénomène qui a plus attrait aux pseudosciences.

Je pense qu’il est bon que chacun se fasse son propre avis que ce soit sur les 10 dogmes énumérés plus haut (existent-ils vraiment ? N’y en a-t-il pas plus ?) mais aussi par rapport aux affirmations de ce scientifique.

Alexis Giaprakis


Sources :

  1. Rupert Sheldrake, « Science set free in the United States », Deepack Choppa Books, New-York, 2012, résumé en vidéo
  2. Cette page, consultée le 27/12/19

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